[e.pok]
Ignatus présente [e.pok]
Au départ, l’envie d’aller plus loin avec trois fortes personnalités : un musicien électroacoustique à l’oreille pointue, un guitariste rock entre vibrations et énergie, un plasticien à la signature marquante.
Au départ, aussi, l’envie d’aller ailleurs, d’envelopper le public dans le son et les images, et d’emmener la chanson vers la «performance».
[e.pok] donc, c’est à la fois le nom de ce collectif et le titre de cet album. Un projet ambitieux pour bousculer les codes.
[e.pok]
C’est courant 2015 que va naitre ce projet protéiforme baptisé [e.pok], lorsqu’on propose à ignatus de donner un concert dans l’Abbaye de Noirlac, près de Bourges. Il a alors l’idée d’adapter un spectacle à ce lieu iconoclaste et d’en faire un show à 360° qui mêle sensations sonores et sensations visuelles. Durant deux ans, Ignatus va faire évoluer les sons et les intervenants de cet [e.pok]. Ainsi, se constitue une véritable équipe composée de : Nicolas Losson électroacoustique, Hervé Le Dorlot guitares, Jérôme Clermont images et de Ignatus voix.
« Je voulais cette fois travailler avec d’autres, car sur les albums d’Ignatus je suis un peu solitaire », explique le chanteur, « Je savais que collaborer avec ces trois gars me pousserait à être plus exigeant sur la voix, sur l’interprétation, sur le choix des textes. Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas fait d’album, j’avais pas mal de chansons, ils ont sélectionné celles qui les inspiraient le plus et on en a écrit d’autres ensemble. »
L’arrivée de Nicolas l’électro- acousticien au sein d’ [e.pok] est avant tout un choix artistique : « Au départ, bien sûr il y a un pari intellectuel : est-ce que ces sons-là peuvent se marier à des chansons ? » poursuit Jérôme « Ce sont deux extrêmes. La chanson est basée sur la mélodie, la rime, le texte, et la musique électroacoustique n’a aucune mélodie, aucun rythme, aucun texte. La question était également de savoir s’il pouvait aussi proposer des sons. Nicolas a pu amener des « instrumentaux » qui ont emmené le projet encore plus loin. »
Et pour donner une dimension supplémentaire intégrale à [e.pok], Jérôme Clermont, le plasticien projette en direct ses images poétiques et détournées qui ne peuvent laisser quiconque indifférent. « On a mis deux ans et une quinzaine de concerts avant de trouver notre équilibre. En fait, l’image nous a aidés à trouver le son. Quant à la musique électronique, elle a cette faculté d’évocation avec ces sons qui nous traversent. Et Hervé avec sa guitare incarne le ciment qui crée le lien entre ces divers éléments. Quand le public a commencé à nous dire « pendant une heure, on est ailleurs », on a compris qu’on allait dans la bonne direction. Deux ans après le début de l’aventure, c’est seulement là que nous avons enregistré l’album. »
À côté de cet aspect «performance» des concerts d’ [e.pok], l’autre atout principal de cette nouvelle aventure, c’est la solidité de ces neuf compositions aériennes où tout ce qui pourrait être superflu a été élagué pour ne préserver que l’essentiel : l’émotion à l’état brut. Prenez la chanson-titre « Epok » qui ouvre l’album, par le jeu de la musicalité de ses mots, elle évoque un Bobby Lapointe en version futuriste, une chanson aussi cool que frénétique-acoustique, qui constitue l’un des atouts incontestables de l’album. Voix piano et séquences aériennes, « Corps et biens », trace une trame de liberté, une montée en puissance qui déborde d’oxygène. Avec « Dans la barbe de Dieu » la voix en avant et une guitare légère s’affrontent dans un combat singulier qui évoque la puissance alternative des Talking Heads. Sans doute l’une des compositions les plus émotionnelles d’ [e.pok], la superbe « Le Détroit de Bering » nous offre son intimiste utopie amoureuse de désert blanc de glace et de frimas. Étrange « Florida » ou décalée « Lire le matin », [e.pok] ne fait décidément aucune concession et cela fait tout son charme. Gainsbourgienne en diable, période « L’homme à la tête de chou », avec un zeste de Brian Eno et David Byrne, « Oiseau » fascine et subjugue de ses séquences syncopées. Enfin pour achever de définitivement nous alpaguer, cet [e.pok] peut compter sur l’extraordinaire « Un travail », entêtante en diable, quasi électro et si cruciale dans notre temps de disette économique. « Un travail » c’est puissant comme un « Metropolis » de Fritz Lang pour les oreilles et en version 21éme siècle. Vous l’aurez compris, [e.pok] se confond dans son …époque et le contraire eut été un comble.
Ignatus présente [e.pok] : les quatre artistes
Nicolas Losson : électroacoustique
Hervé Le Dorlot : guitares
Jérôme Clermont : image
Ignatus : voix.
www.projetepok.com