Le courrier des lecteurs
La question :
Mon fils, ne se torche pas tout seul à presque 5 ans et hurle « CA Y EST » à la fin, et pourtant il est très précoce puisqu’il a déjà une dent de lait chue. Rapport de cause à effet? Fortuite
coïncidence?
La réponse :
Mais, le lien est pourtant évident ! Comme tous les enfants qui commencent à perdre leurs dents, il a peur d’en avaler une par mégarde ; par exemple, pendant son sommeil. Auquel cas il COMPTE SUR VOUS pour la voir quand elle sort !
Docteur Charlanus
La question :
Ma fille fait caca dans le bain. Est-ce grave, docteur ?
La réponse :
Première hypothèse.
Comme tous les jeunes enfants, votre fille a encore du mal à distinguer de ce qui relève du pipi, du caca et du prout. Peut-être adore-t-elle simplement pêter dans l’eau (ce qui est, faut-il le rappeler, un truc génial) et parfois, le pet se transforme en merde. Il n’y a donc pas là intention de nuire, juste un petit plaisir qui tourne mal.
Seconde hypothèse.
Votre fille, dans une démarche hygiéniste délirante, veut laver sa merde. Ceci éventuellement pour faire plaisir à sa maman ou son papa qui ont envie qu’elle soit « propre ».
Troisième hypothèse.
Elle veut voir sa merde. Nous autres, quand nous déféquons, nous regardons notre merde (pas vous ? personnellement, je me méfierai de quelqu’un qui ne regarde pas sa merde). Le jeune enfant ne voit jamais sa merde qui va directement de la couche à la poubelle. Quelle frustration !
Quatrième hypothèse.
Elle a un truc à vous dire, un message. Cela peut-être, par exemple, une façon de vous décourager à faire d’autres enfants. Souvent, ça marche.
Ma recommandation : arrêtez de la faire chier avec cette histoire de propreté.
Docteur Charlatus
Lettre d’un lecteur assidu au professeur charlatus :
Cher professeur. J’ai eu l’occasion à de nombreuses reprises d’apprécier la qualité de vos articles et, à ce titre, je fais appel à la justesse de votre analyse afin de vous soumettre une question qui me cause tracas depuis un certain temps. Je m’explique : la nature humaine fait que le mâle et la femelle de cette espèce ont la capacité de se reproduire à un âge donné, disons 15 ans. Or, nous constatons que l’espèce tend à repousser de plus en plus l’âge d’avoir un premier enfant. J’ai aujourd’hui 41 ans, j’ai 2 enfants de 7 et 5 ans et depuis quelques temps, mon épouse me fait remarquer que je ne rebouche plus le tube de dentifrice. Après quelques négations bien légitimes—il faut savoir que mon épouse à l’habitude de me reprocher plein de choses complètement farfelues—j’ai bien dû accepter l’évidence : c’est un fait, si je suis le dernier à me servir du dentifrice, ce dernier reste débouché jusqu’à la séance suivante. Rien à faire, j’ai beau y mettre toute ma bonne volonté, je laisse ce pauvre tube de dentifrice désespérément ouvert à tous vents. Dés lors, il m’a bien fallu accepter l’évidence : le neurone qui donne l’ordre à mon cerveau de reboucher le tube de dentifrice est grillé. Et les neurones, c’est malheureusement pas comme les fusibles…
Alors quand je pense que dans le même temps ils nous faut éduquer nos enfants, qui sont— eux —encore jeunes, et dont les neurones qui donnent l’ordre à leurs cerveaux de reboucher le tube de dentifrice ne sont pas encore développés ; alors je me dit qu’il y a péril en la demeure : sommes-nous en train de produire une génération qui ne rebouchera plus leur tube de dentifrice?
Sommes-nous en train de produire une génération dont certains esprits malveillants voudraient nettoyer les dents au Karcher?
Comme vous le voyez, cher professeur Charlatus, le cas est grave, mais il est peut être encore temps, pour l’instant aucune génération n’as pas appris à reboucher son dentifrice.
Nous nous en remettons donc tous à votre science pour relever un des défis majeur en ce début de 21° siècle.
Avec tous notre espoir,
A ce stade de notre vie, restons nous assez jeune pour éduquer pleinement nos enfants ?
La réponse du Docteur Charlatus :
Cher lecteur sois disant assidu (et qui confond docteur et professeur).
Merci tout d’abord pour les compliments et la confiance que vous me portez, mais autant vous le dire tout de suite, ça ne sera pas suffisant pour avoir une consultation à l’œil.
Pourtant, vous en avez bien besoin car j’en ai des choses à vous apprendre, cher lecteur.
Je ne sais pas quel genre de lecture vous avez mais laissez-moi tout d’abord vous ôter de la tête cette idée totalement saugrenue : le neurone de rebouchage de tube de dentifrice n’existe pas ! Nous en avons aujourd’hui la preuve scientifique et nous devons nous méfier des rumeurs émanant des lobbys pharmaceutiques dont la puissance n’est plus à démontrer.
En fait, il y aurait un « ensemble » de neurones liés au rebouchage et qui servirait à tout ce qui est susceptible d’être rebouché. Les neurones le constituant seraient au nombre de 6 ou 7, voir plus chez les maniaques, moins chez les alcooliques, mais ils formeraient un groupe homogène situé entre le groupe du claquage de porte et celui du remontage de braguette.
En ce qui vous concerne, cher lecteur, je m’inquiète. Votre lucidité quand au lien entre votre âge avancé et ce problème de rebouchage est tout à votre honneur, mais une étude récente de confrères chevronnés à montré que le non-rebouchage du tube de dentifrice est parmi les signaux inéluctables du début de la maladie d’Alseihmer. Donc, cher lecteur, préparez-vous à bientôt aller au travail en pyjama et là, votre histoire de dentifrice paraîtra bien ridicule à côté du reste.
Mon conseil : les mots-fléchés de « Point de vue et images du monde » chaque semaines. Ceux de « Télé 7 jours » en cas de crise.
DOCTEUR Charlatus.