Coeur de boeuf dans un corps de nouille
mon dernier album à moi par moi
Des fois ça va tout seul.
Des fois ça mène nulle part.
Des fois, ça coince, mais on sent quelquechose, alors on appelle un copain.
Souvent, il faut du temps.
Ca part d’une boucle trafiquée, d’un zigouigoui, de trois mots ou des fois (quand même) d’une série d’accords jouée sur des instruments en bois.
Et puis ça devient plus présentable et avant de sortir ça dehors, on se dit qu’il faut l’habiller.
On l’observe, on hésite (j’y vais seul, je demande à Jérôme, à Joseph, à Matthieu, je tente le coup avec Albin…), et puis on y va.
Dans le « cœur de bœuf dans un corps de nouille », je n’étais pas seul, loin de là :
– Jacques Duvall est le meilleur auteur de la terre. On avait écrit ”les p’tits chiens” pour une illustre chanteuse. L’occasion de me révéler à moi-même un tempérament jaloux : elle est trop bien , cette chanson, je me la garde .
– Matthieu Ballet a réalisé mes deux premiers albums. Il est encore là parce que je ne pouvais pas faire autrement.
– Amour et Christian Makouaya sont musiciens, conteurs, sculpteurs, luthiers et noirs. Arrivés du Congo en 2002, je les rencontre un peu par hasard et j’ai un coup de foudre pour leur gentillesse et leurs sanzas (”pianos à pouce” qu’ils fabriquent eux-même). J’apprécie particulièrement le côté scintillant, dansant et hypnothique de la sanza. J’ai fais avec eux quelques concerts où nous mélons nos répertoires respectifs, il y en aura d’autres.
– Jérôme Bensoussan, multi-instrumentiste inventif (trompette, bugle, clarinette, sax barython, tuba…), m’accompagne sur scène depuis plusieurs années. Ensemble, nous construisons des ”ponts” entre la musique électronique, la pop et l’”esprit” des fanfares (”les autres). Irremplaçable.
– J’avais beaucoup aimé le1er album d’Éric Neveux alias M. Neveux ”Tuba”, un album de collage digne de DJ Shadow. Ensuite, j’ai découvert son travail de musicien sur son 2d album et ses BO. Et enfin, j’ai rencontré le bonhomme, son studio, son label, son chien et tout est nickel. Un type vraiment bien. Et en plus, il a fait jouer Benoît Rault (Ben’s Synphonic Orchestra) sur ”La douceur”, un autre type bien et talentueux.
– J’admire Joseph Racaille depuis un temps que je ne voudrai divulguer ici sous aucun prétexte. Nous avons beaucoup de passions communes au premier rang desquelles l’Argonne, le confit, l’Erard et le Ballet. C’est un homme admirable et arrangeant. Sa constante remarquabilité m’épate.
– Christophe Monier (The Micronauts) dispose d’une forte notoriété auprès des électroniciens pointus. À l’origine, j’ai ramé sur les maquettes de ”Souffle court”, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Je me suis dit qu’un traitement radical s’imposait. Il a été, effectivement, radical.
– Albin de la Simone jouait du piano sur ”Le Physique”…un tremplin prodigieux qui lui a permi de travailler avec des gens remarquables et d’enregistrer son premier album solo. C’était la moindre des choses qu’il vienne jouer plein d’instruments différents sur plusieurs morceaux de cet album et ce, sans la ramener.
– Mayra Andrade est une jeune chanteuse cap-verdienne au grain de voix exceptionnel. Dans ”ronde comme moi”, elle fait le cochon et, moi la boule, et c’est bon.
– Emiliano Turi est italien et je lui ai fait découvrir le confit de canard avec les pommes de terre sautées à l’ail. Il m’est depuis éternellement reconnaissant.
– Michel Schick joue très bien de la clarinette basse et j’adore la clarinette basse. Il aussi tourné avec moi et je n’ai qu’un conseil à donner : tournez avec lui.
– Geneviève Cabannes a toujours le sourire et assure à la contrebasse. Y a t’il un lien de cause à effet ?
– Simon Mary joue aussi de la contrebasse mais plus souvent avec Mukta qu’avec moi. Et alors.
– Fabienne Pralon : faut acheter son disque (”cod” chez Ignatub),
– Bettina Kee : faut aussi l’entendre jouer du piano,
– Mélanie Bauer : faut l’entendre rigoler ailleurs qu’à la radio,
– Anne Lisbet Tollanes : faut ressortir les albums de Juniper,
– Valentine Hébert : faut voir comment elle manie la colle et les ciseaux.
Il y a aussi la présentation « officielle » :
Après 2 albums où il a pu définir en toute liberté les contours d’un univers singulier et attachant, ignatus nous emmène dans des chansons riches en densité et en couleurs. Il a toujours cet humour parfois cinglant qui fait de lui un vrai observateur de nos défaillances (33e étage, la douceur, l’argent…). Il a toujours cette capacité à jouer de son image et rire de lui même pour mieux nous prendre à revers et nous emmener dans ses fantasmes suréalistes (les cuisines de l’amour, la douceur, mes obligations … mais aussi la pochette de l’album ! ). Il a toujours cette capacité à mélanger samples et instruments joués d’une manière totalement ”naturelle”, amenant des sonorités uniques et surprenantes. Mais tout cela prend sur cet album une ampleur nouvelle, les chansons frappent fort bénéficiant d’une dynamique percutante et jouissive.
Bien entendu, cet album ne plaira pas à tout le monde mais il n’a pas été fait pour ça. Il est le fruit de plusieurs années de travail et de nombreuses collaborations tant sur l’écriture que sur les arrangements (Jacques Duvall, Joseph Racaille, Mr Neveux, Albin de la Simone, Christophe Monier…°. Il est le fruit d’une volonté délibérée de se différencier d’une mollesse ambiante poussant à une dramatique normalisation de la musique.
Sur scène, où il en a surpris plus d’un par son naturel et son esprit d’improvisation. Il déclenche des samples en tapant sur des capteurs qui vont également générer des ”évènements électriques” …
Quelque part, une autre façon de concevoir la musique.
Extraits de presse :
« il y a quelque chose de radieusement estival dans ce disque » (Le Monde de la Musique – « Choc de la musique »)
« Le résultat est irrésistiblement drôle, parfois déroutant mais toujours épatant » (Le Parisien)
« Un album inventif et enlevé » (Rock Sound)
« orgues, guitares cuivres et cordes se déploient comme dans une revue où il se plairait à chanter le bonheur des faibles, des vulnérables, des condamnés à se taire » (Libération)
« sans conteste son album le plus abouti, et susceptible de séduire quiconque est doté d’une paire d’oreilles avec ce qu’il faut entre » (Rolling Stone)
« Le Monde de la Musique » :