Fabienne Pralon
Fabienne a une page MySpace avec des chansons et des images. Allez-y donc.
L’album « c. o. d. » :
« Suite à l’écriture et la composition de mes dernières chansons, j’ai su que leur singularité demanderait un climat musical particulier en rupture avec mes albums précédents. »
En 2000, Fabienne Pralon rencontre ignatus et de cette rencontre naîtra son quatrième album, le « COD ».
Ils enregistrent les 11 chansons de ce disque dans l’intimité du studio d’ignatus, en prenant le temps nécessaire pour trouver les ambiances et les sonorités servant les chansons au mieux. Au final, cet album mélange avec finesse instruments électriques/électroniques et instruments acoustiques pour suggérer un paysage musical inventif et étonnant. En tous cas une belle et fructueuse collaboration pour un album introspectif, tout en douceur a priori, et avec quelques courants d’air bienvenus.
Extraits de presse :
Télérama : « album d’une musicalité remarquable … on succombe au charme d’un trio en accord parfait » 16/04/03 (« fff »)
Le Monde : « musicalement, cet album, chanté avec précision, justesse, chaleur, est un foisonnement d’inventions » (08/05/03)
Le Figaro : « sans rien perdre de son savoir-faire sensible, de ses habiletés d’ébéniste, de ses sincérités pudiques, Fabienne Pralon signe ainsi un disque d’une pertinence superbe » (22/05/03)
Le Monde de la Musique : **** (juin 2003)
L’Express : « entourée de solides références, Fabienne Pralon chante d’une voix chaude les secrets de famille et les désirs perdus dans un quatrième album poétique et impudique » (08/05/03)
L’album de Fabienne est disponible en téléchargement sur la plupart des plateformes (itunes…).
Vous pouvez aussi l’acheter en « physique » en allant sur la page Contact.
FABIENNE PRALON
auteur-compositeur-interprète
Plus de 500 concerts en France et à l’étranger variant les formules musicales (en solo ou avec musiciens).
Salles à Paris : T.L.P. Dejazet, Sentier des Halles, Le Tourtour, Olympia, Bataclan, L’Européen, L’Opus Café, Café de la danse
Festivals : Printemps de Bourges, Avignon, Fête de l’Huma, Chorus des Hauts-de-Seine, Les Voix Si-Les Voix là – Macon, Les Eurockéennes, Festi’Val de Marne, Annecy…
Discographie :
1990 : Laisse aller. CD. Erska Production, distrib. Socadisc.
1994 : Piano Sola. CD. Tandem Production, distrib Socadisc.
1997 : “3”. CD. Tandem Production, distrib Socadisc.
1999 : Edition d’un livre-objet, avec CD, collection Hors-Chant, Silène.
2003 : C. O. D. CD. Ignatub, distrib Mosaic.
Fabienne a enregistré en 2009 un très bel album avec la complicité de Frank Monnet.
Comedienne, chanteuse et musicienne dans une vingtaine de spectacles musicaux et pièces de théatre : Drames Brefs de Minyana, Bérénice de Racine, Maître Puntila et son Valet Matti de Brecht, Le Serpent qui Danse, Ali Baba (comédie musicale avec l’Unité), Ubu Roi de Jarry…
sortir du je
(Fabienne Pralon)
je veux sortir du je
de cette complaisance
à ressasser la nuit
des jours à réussir
je veux sortir du je
de cette outrecuidance
à regarder sa vie
et vouloir y reluire
quand on sait le secret qu’est l’accès au décès
à la fin de la course
on n’est plus si pressé si ce n’est d’oser aller
embrasser la source
je veux sortir du tu
qui dit tout sans manière
tellement qu’on ne sait plus
où en est le statut
je veux sortir du nous
effacer les chimères
d’avoir tant voulu
chercher le substitut
je veux sortir ce soir…
quand on sait le secret qu’est l’accès au décès
à la fin de la course
on n’est plus si pressé
des excès des succès
et que gonfle la bourse
quand on sait le secret qu’est l’accès au décès
à la fin de la course
on n’est plus si pressé
si ce n’est d’oser aller
embrasser la source…
c.o.d.
(Fabienne Pralon)
le complément d’objet direct
le c.o.d.
pourquoi donc j’ai ça dans la tête
au p’tit déjeuner
on l’entourait au stylo vert
en cm2
et on soulignait le sujet
au stylo bleu
du haut d’mes 37 piges
je sens déjà l’vertige
vérifions les fondations
sur un divan t’es moins béton
vide ton sac devant la dame
tricote-z-y tes états d’âmes
un mot à l’endroit un mot à l’envers
rien n’se perd, tiens j’ai dit père !
on tient l’filon de la blessure
qui bloque la progéniture
les projets
j’passe aux aveux des cons fesses
l’inventaire des maladresses
les regrets
la parole les symboles
j’dérouille sous la rouille
j’déverrouille je dis couille
et je ris…
j’nage dans les vestiges
j’remonte les bibelots
et si j’retrouve la boîte noire
c’est marre !
le complément d’objet direct…
régate
(Fabienne Pralon)
il va falloir
larguer les amarres
une fois de plus
pour que se ménagent
les méninges
plier bagages
le linge
régate régate
tu m’appelles
je sais ça s’gâte
régate régate
tu m’appelles
ok j’embarque
laisser le port d’attache
oser couper
même si
ça déchire la vue
laisser le port d’attache
s’en aller
puisque le désir est perdu
pleure pleure pleure ça fait du bien
pleure pleure pleure
tu n’y pouvais plus rien
il a fallu
larguer les amarres
une fois de plus
chien de fusil
(Fabienne Pralon)
tu mates tes échecs
avant de t’endormir
c’est en chien de fusil
que tu feras ta nuit
et passent ces visages
qui ont su vous combler pour mieux vous éconduire
et passent ces outrages
qui viennent chatouiller un orgueil à saisir
tu mates tes échecs…
et passe le carnage
d’un secret de famille cherchant son repentir
et passent les mirages
incandescents voyages aux saveurs d’elixir
tu mates tes échecs…
et passe le naufrage
de ce petit navire qui n’a pas su partir
et passe cette page
y déposer ta plainte et enfin t’assoupir
passer le barbelé
(Fabienne Pralon)
passer le barbelé
pour le tapis vert
gorgé de marguerites
nappé de boutons d’or
passer le barbelé
pour le conifère
les pieds se désaltèrent
à coup de rosée
narines butinent
aux effluves bucoliques
papilles vacillent
à la myrtille rustique
passer le barbelé
pour le chèvrefeuille
saluer l’écureuil
et le champignon
passer le barbelé
chevaucher l’étalon
suivre le papillon
dans un galop à l’unisson
passer le barbelé
caresser le berger
embrasser la bergère belle
monter dans la nacelle
et suivre la polaire
passer le barbelé…
forces obscures
(Fabienne Pralon)
forces obscures me paralysent
vous vous approchez je m’enlise
et je succombe et je tombe
tu m’caresses avec des phrases
et moi qu’ai la flatterie gourmande
j’en r’demande
j ‘attends mon os j’me ronge l’annulaire
et j’frétille à l’idée d’un nouvel embarcadère
forces obscures…
tordus tordus on l’est tous
entre les torts et les dûs
tordues tordues les secousses
mais t’y peux rien t’as mordu
tu fonces encore kamikaze
tu sais pourtant bien qu’cette histoire est naze
t’y vas quand même
t’aimes le je t’aime qu’est pas sûr
celui qui r’ouvre la blessure
c’vieux poème
(aïe aïe aïe )
forces obscures…
et l’amour propre en prend un coup
c’est l’dégoût d’avoir été jusqu’au bout
sans garde fou
alors tu t’allonges et t’allonges
tu consultes l’insulte
c’est l’début d’un débat c’est l’débit au boulot
d’un cœur gros sans ébat entre l’émoi et l’égo
où vas tu cette fois où vas tu aller
à qui la promesse du prochain baiser
forces obscures…
sans tomber
bergère
(Fabienne Pralon)
je m’en vais
garder les nuages
comme la bergère
gardait ses moutons
allez la pluie
du vent du large
va chercher soleil qui pionce à l’horizon
sans bâton et sans équipage
tête en l’air
les pieds au goudron
allez la pluie
porte ce message
l’hiver a sommeil et craquent les bourgeons
je m’arrête pêcher des images
sentier d’arc en ciel
l’œil en hameçon
allez la pluie
dis à l’orage
d’embrasser soleil qu’il passe à la maison
je descends
mater les visages
rame de métro Clichy-Châtillon
dis donc la pluie
que de ravages
tu creuses les cernes et baisses les mentons
les rayons
bronzent en voyage
friture ensablée
aux fortes saisons
allez la pluie
va sur la plage
réveiller de gouttes
les petits poissons…
la mémoire des cœurs battants
(Fabienne Pralon)
cœur battant
combattant
vous mes gens de bataille
cœur accro
au tempo
sous la peau si douce
3 mois au compteur
un petit tambour
se fait des frayeurs
quand maman le laisse
derrière les barreaux
toutes les 3 heures
on cherche le pouce
garant d’abandon
serrer le nounours
téter le chiffon
calmer les secousses
les pieds dans la bouche
c’est si bon
à 10 ans tu glousses
le cœur au rebond
pourquoi il te pousse
ce beau petit blond
pour que tu t’approches
tâter dans ses poches
les bonbons
et puis vient la frousse
c’est le « mauvais sang »
le corps encore mousse
d’un adolescent
couvrez bien le mât
babord un volcan
nirvana
mais qui
m’a mis sur ces rails
qui lit l’amour en braille
sentiment tous schuss
jusqu’à la trentaine
palpitant aux trousses
d’étalon d’ébène
ou la voix d’une rousse
ce regard qui traîne
et t’emmène
et quand l’amour tousse
on lui fait sa noce
et on l’éclabousse
d’un sourire de gosse
ou bien la frimousse
au lancer de l’os
d’un fox
mais qui…
vol de belle
(Fabienne Pralon)
je suis la belle au bois dormant
me lèverais-je peut-être quand
se penchera le prince
peut-être peut-être
ma longue nuit de rendez-vous
tous ces rêves à dormir debout
sous les draps je me pince
aïe aïe
je vole, je vole
dans les bras de nimbus
souriant à Vénus
je vole
entre nymphes et chérubins
dans les effluves de jasmin
je vole
sur mon bateau ivre de neige
j’encourage les sortilèges
rigole
Bouddah Moïse et Mahomet
chantent de douces mélopées
frivoles
Garbo sous l’œil d’un candélabre
me prend la main dessous la table
m’affole
Tout Ankh Amon ouvre le bal
un rigodon avec Chagall
nuit folle
je suis la belle au bois dormant…
aïe
rien ne lasse
(Fabienne Pralon)
j’ai cru la passion
j’ai dû la patience
j’ai cru l’illusion
j’ai dû l’évidence
j’ai cru l’ivresse
j’ai dû la rançon
j’ai cru la promesse
j’ai dû l’abandon
et je me dis
ça fait déjà longtemps qu’on attend le vent
et que rien ne se passe
et pourtant
on se surprend de voir que pour autant
rien ne lasse
j’ai cru l’illico
j’ai dû l’immobile
j’ai cru libido
j’ai dû plus subtil
j’ai cru l’étreinte
j’ai dû éteindre
j’ai cru la gloire
j’ai dû décevoir
et je me dis…
j’ai cru la prouesse
j’ai dû la prudence
j’ai cru l’allégresse
j’ai dû l’allégeance
j’ai cru l’idylle
j’ai dû le combat
j’ai cru l’exil
j’ai dû rester là
et je me dis…
toum toum
(Fabienne Pralon)
c’est l’éloge de la fuite (toum toum…)
comme disait Laborit (toum toum…)
partir partout sans se retourner
partir n’importe où, laisser le passé
à cheval à chameau, à cheveux dans le dos
à péniche ou à pied, on s’en fiche on est pas pressé
c’est l’éloge de la fuite (toum toum…)
comme disait Laborit (toum toum…)
partir partout sans se retourner
partir n’importe où, laisser les papiers
de village en city, de bocage en matiti
de Cadillac en tatami, de bivouac en pilotis
c’est l’éloge de la fuite (toum toum…)
comme disait Laborit (toum toum…)
et que vogue la pirogue, et que file la loco
mater tous ces petits matins, de Pantin à Bamako
et que vogue la pirogue, et que file la moto
humer tous ces petits humains, de Pékin à Khajuaro
c’est l’éloge de la fuite (toum toum…)
comme disait Laborit (toum toum…)
partir partout sans se retourner
partir n’importe où, laissez le passer
à cheval à chameau, à cheveux dans le dos
à péniche ou à pied, on s’en fiche on n’est pas pressé
c’est l’éloge de la fuite
comme disait Laborit
partir partout sans se retourner
partir n’importe où on n’est pas pressé.