De l’obéissance…
Connaissez-vous des parents qui disent de leurs enfants qu’ils sont obéissants ? Non. Pourtant le niveau d’obéissance d’un enfant est directement lié à l’éducation inculquée par ses parents.
Conclusion : si vos enfants ne sont pas obéissants, vous ne devez vous en prendre qu’à vous-même.
Cela me rappelle le petit Téoléo (c’est un drôle de nom, mais les parents voulaient des jumeaux), pour lequel père et mère se faisaient beaucoup de soucis car il n’était pas obéissant.
Téoléo n’était de fait ni plus ni moins obéissant qu’un autre, mais il était par contre très lucide.
Voilà ce qu’il m’expliqua : « Ce qui est pénible avec les parents, c’est que, pour la même bêtise, un jour je me fais gronder, un autre jour, non. Pour moi, c’est assez déstabilisant. »
Dans un premier temps, je me contentais de lui expliquer que ça allait continuer comme ça toute sa vie. Plus tard, quand il truandera les impôts ou quand il dépassera les limitations de vitesse, des fois il se fera prendre, d’autres fois, non. Donc, autant s’y habituer tout de suite.
Maintenant, la requête légitime de Téoléo était de se faire engueuler le moins possible.
J’ai alors pensé qu‘il était important qu’il prenne conscience de la chose suivante : il est impossible de ne jamais se faire gronder par ses parents et ce, pour plusieurs raisons. Pour un adulte, le fait d’asseoir son autorité sur l’enfant par l’engueulade est une étape essentielle de sa construction comme parent. C’est un apprentissage par lequel tous les parents doivent passer et l’enfant ne pourra jamais l’éviter. Ensuite, dans le rapport de couple, c’est un outil important d’affirmation vis-à-vis de l’autre. En engueulant mon gosse, je dis à mon partenaire : « j’existe et je veux être écouté », ou (variante) « tu m’énerves mais comme je ne veux pas t’affronter, je m’en prends au gamin ».
Dans la continuité de cette constatation, je faisais remarquer à Téoléo que la probabilité de se faire engueuler est directement proportionnelle à l’humeur des parents. Mon conseil était donc de se tenir à carreau quand il les voyait énervés, sachant qu’il pouvait être moins vigilant quand il les sentait reposés et détendus.
Quelques semaines plus tard, les parents de Téoléo m’écrirent pour me dire que j’avais fait des « miracles » (c’était leur terme) et que, du coup, ils allaient acheter tous mes livres.
Braves gens.
Dr Jean-Tube Charlatus,
pédopsychobobo à la Clinique des Glands.
Dernier ouvrage paru : « Améliorer sa psychomotricité par le gland – 120 conseils pratiques » aux Éditions Fernand Nagland.