Oui, Joe Dassin a fait l’apologie de la fumette.
Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais ce grand garçon qui dans son costume blanc poussait la chansonnette à la télé, cachait, mine de rien, quelques boulettes dans son ceinturon.
Plus que des indices, j’ai des preuves.
On commence soft, mais avec un tube :
« Tu m’as dit « J’ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin »
Alors je t’ai accompagnée, on a chanté, on a dansé
Et l’on n’a même pas pensé à s’embrasser »
« Champs-Elysées », peut-être, mais c’était pas chez Marcel Dassaut. Les fous dans les sous-sol des années 70, ils fumaient quoi à votre avis !
Autre quartier, même mœurs (« Le marché aux puces ») :
« Porte de Clignancourt, un café sous la flotte
Elle s’était acheté du tabac à rouler
J’n’ai su que plus tard que c’était sa marotte
On se défoule quand on peut se défouler »
Et Porte de Clignancourt, dans les années 70 on roulait quoi à votre avis ! De la moquette !
Je continue avec une chanson dont le titre à lui seul suffirait : « Tellement bu, tellement fumé » !
« Dans ma mémoire brouillard, je ne retrouve plus son prénom.
Dans mes idées fumées j’fais à peine son brouillon.
Je n’sais plus c’qu’elle disait, sauf que j’y ai cru,
Tellement fumé, tellement bu ».
No comment.
Et pour finir, ma préférée : « L’équipe à Jojo ».
« On allumait une cigarette et tout s’allumait
Et c’était la fête, le quatorze Juillet
Il n’y avait jamais un copain de trop
Dans l’équipe à Jojo
Y avait moins des nuits sans guitare que des jours sans pain
On partageait tout et on avait rien
Qu’est-ce qu’on était fou, qu’est-ce qu’on s’en foutait
Qu’est-ce qu’on était bien ».
Ca pour être bien, ils étaient super bien dans l’équipe à Jojo. Parce que le 14 juillet, on allume quoi à votre avis, si c’est pas des pétards ! Vous pouvez relire, « on allumait une cigarette et tout s’allumait », c’est clair, non !
En fait, Joe Dassin, c’était le Lou Reed de la variété française.
Ignatus 2008