Les meilleurs, c’est moi !
Dans la page des nouveautés proposée par le « iTunes Store », il y a une rubrique intitulée : « Les 10 meilleurs albums ». S’en suit effectivement une liste de 10 albums où l’on trouve, disons, de tout. Et point barre.
Je cherche des explications, je réclame la source, je m’interroge sur les fondements de ce classement… la lande est déserte.
Dans la rubrique voisine est présenté l’ »Album n°1 ». Fort bien. Par là je comprend « n°1 des ventes ». Me voilà informé. Je constate que l’album n°1 des ventes est aussi le n°1 des meilleurs albums. Voilà qui est rassurant. L’album le meilleur est celui qui se vend le plus, c’est un monde parfait chantent les innocents que nous sommes. Faites de bons albums, et ils se vendront. C’est simple, c’est génial.
À moins, à moins… que ça soit l’inverse ? Oh non, ils n’auraient pas osé. Dire que les albums qui se vendent le plus sont les meilleurs car ce sont ceux qui se vendent le plus, voilà une nouvelle échelle des valeur prometteuse pour le XXIème siècle ! Mais j’ai bien peur que ça soit celle choisie par certains.
Je suis démocrate. Je trouve tout à fait intéressant de faire remonter les suggestions des pékins moyens que nous sommes dans les projets politiques. Je pense qu’une société moderne doit être à l’écoute des gens et je respecte les goûts du public comme je respecte son vote, même si je vois qu’il se fait berner. (ET IL SE FAIT BERNER À LONGUEUR DE JOURNÉE).
Les politiques doivent d’abord bien communiquer, même si leur programme est peau de balle. Pareil en musique : bien communiquer, bien sonner, même si la musique est insignifiante et les textes affligeants. Mais bon, c’est comme ça (la la la la). Mais devons nous rester là, les bras ballants à contempler le désastre ?
Alors voilà ce que je propose : à partir de maintenant, c’est moi qui décide.
ignatus