Les hauts-plateaux (Bashung)
Après la tournée des grands espaces, Alain Bashung nous offre la tournée des hauts-plateaux. L’homme est magnifique. Statue de voix, quelque part entre Marlon Brando, Johnny Cash et Saint-Jean Baptiste (ça, c’est pour l’aura), il s’impose là. Sa maladie le condamne à une économie de moyen, qu’importe. Le geste est magistral, précis, suffisant, encore plus beau. La voix est intact et on la reçoit comme un coup dedans.
Quatre excellents musiciens entourent le maître : batterie, basse/contrebasse, violoncelle/guitare sèche, guitares sèches/électriques (et Yan Péchin, c’est particulier, il a les 2 sons en même temps !), et après des grands espaces épiques, les hauts-plateaux laissent plus de place à la voix et au texte. Je savoure.
Je n’engage que moi mais je sais que je ne serais pas seul à le dire : « Fantaisie militaire » et « L’imprudence » sont deux albums sidérants qui comportent des textes simplement extraordinaires. Et les versions entendues ce dimanche soir à l’Elysée Montmartre, par exemple, de « Malaxe » et de « Mes bras » montent très haut dans le ciel. Car « L’imprudence » est un album planant. Ca n’est pas du rock’n’roll, ça n’est pas de la chanson, c’est autre chose. Un peu comme le « Heroes » de David Bowie, le « Astral Weeks » de Van Morison, certains albums de Talk Talk ou de Radiohead, « L’imprudence » est ailleurs. Et ce soir là, on était ailleurs aussi.
Merci monsieur.
Merci pour tout.
Ignatus 2008